Notice

  • Bibliomer n° : 8 - Décembre 1999
  • Thème : 3 - Qualité
  • Sous-thème : 3 - 2 Nutrition
  • Notice n° : 1999-0770

Les algues : une nouvelle source de protéines

Fleurence J.*, Guéant J.L.

Ifremer, Laboratoire QP, BP 21105, 44311 Nantes Cédex 03 ; E-mail : Joel.Fleurence@ifremer.fr

Biofutur, 1999-08, n° 191, juillet-août, p. 32-36


Résumé

Les algues marines, du moins certaines espèces, présentent une source potentielle de protéines végétales pour l’alimentation humaine ou animale. C’est le cas notamment de quelques Chlorophycées (algues vertes) et Rhodophycées (algues rouges) dont les teneurs en protéines peuvent atteindre jusqu’à 26 à 35 % du poids sec de la plante. Les teneurs rapportées sont comparables voire supérieures à certaines légumineuses comme le soja qui est une source non négligeable de protéines végétales pour la nutrition animale. Du point de vue de leur composition acides aminés, certaines Ulves (algues vertes) ont des teneurs en acides aminés essentiels* tels que la valine, la leucine ou encore l’isoleucine comparables à celles décrites pour les légumineuses. Elles possèdent également des teneurs en méthionine et en thréonine supérieures à celles généralement rapportées pour ces plantes terrestres. Palmaria palmata, algue rouge plus connue sous le nom de Dulse, se caractérise par une fraction protéique principalement constituée d’acides aminés d’intérêt nutritionnel certain comme la valine, la leucine ou encore la méthionine. Malgré cela, les protéines d’algues voient leur valeur nutritionnelle limitée par la présence de polysaccharides algaux qui se comportent comme des fibres alimentaires et qui empêchent en se liant aux protéines une digestion efficace de ces dernières. Toutefois des stratégies, basées sur l’emploi d’enzymes hydrolysant ces polysaccharides, pourraient être envisagées pour améliorer la disponibilité des protéines algales et donc leur valeur nutritionnelle. Le traitement des algues rouges ou des algues vertes par des préparations enzymatiques complexes (sucs digestifs d’ormeaux) ou moins élaborées (cellulases, glucanases, xylanases) a déjà été validé sur de nombreuses espèces d’intérêt industriel. Il a notamment montré son efficacité dans l’amélioration de la solubilisation des protéines de Palmaria palmata et de certaines Ulves. Le prétraitement de la ressource algale par macération enzymatique, comme c’est déjà le cas pour de nombreuses matières premières végétales utilisées en alimentation, pourrait améliorer la digestibilité de la fraction protéique des algues et augmenter ainsi sa valeur nutritionnelle. Une telle démarche permettrait d’envisager une nouvelle utilisation des algues comme source originale et complémentaire de protéines végétales pour l’alimentation humaine et animale. Par ailleurs le débat actuel sur l’emploi des farines en nutrition animale relance l’intérêt de la recherche sur des sources alternatives de protéines alimentaires, les algues apparaissant à ce titre comme une ressource marine à ne pas négliger dans la réflexion engagée.
* acides aminés essentiels : acides aminés non synthétisés par l’organisme et apportés uniquement par l’alimentation.


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