Notice

  • Bibliomer n° : 8 - Décembre 1999
  • Thème : 1 - Production
  • Sous-thème : 1 - 3 Aquaculture
  • Notice n° : 1999-0745

Le poisson génétiquement modifié grandit trois fois plus vite que le poisson normal . Traduction intégrale de l'article de U.S. Seafood News

Gene-Modified Fish Grow Three Times Faster Than Normal

U.S. Seafood News, 1999-09, Vol. 7 (9), p. 5 - Texte en Anglais


Résumé

Les chercheurs en génie génétique ont créé un poisson qui a une croissance trois fois plus rapide que le poisson normal. L’objectif de cette recherche est d’augmenter la productivité du tilapia, une espèce de base en alimentation dans les Pays en développement (PVD) qui présente en outre des potentialités pour l’exportation, notamment vers les USA. Le Professeur Norman Maclean de l’Université de Southampton en Grande-Bretagne est sur le point de commencer des essais sur ce “super poisson” pour vérifier qu’il atteint la taille commerciale beaucoup plus vite que le poisson ordinaire sans consommer plus de nourriture.
Le tilapia est un poison d’élevage produit à grande échelle dans les PVD. La même technique peut être utilisée pour n’importe quel type de poisson. La vitesse de croissance est améliorée en modifiant les gènes du poisson de sorte qu’il produise plus d’hormone de croissance. Un gène d’hormone de croissance d’un saumon atlantique a été attaché à une autre séquence d’ADN dont la fonction est normalement de réguler la production d’une substance utilisée par une espèce de l’Arctique pour l’empêcher de geler dans les mers froides (“protéine antigel”). Ce gène régulateur est produit dans les cellules du foie, un organe de grande taille chez le poisson par rapport au cerveau. Ainsi, au lieu de produire de petites quantités d’hormone de croissance dans le cerveau comme cela se fait à l’état normal, le poisson génétiquement modifié produit de grandes quantités de cette hormone dans le foie et se développe beaucoup plus vite.
Selon le Pr. Maclean, le tilapia est le poulet de batterie du Tiers Monde; ses travaux ont reçu le soutien de l’Administration du Développement Outre-Mer, dont le champ d’intervention concerne notamment les produits présentant un bon potentiel d’exportation. Le tilapia est à l’origine un poisson africain, mais il est maintenant couramment élevé en étangs en Asie, notamment en Chine, en Israël et en Amérique du Sud. Des essais sont nécessaires pour montrer que le poisson modifié convertit la nourriture qu’il ingère plus efficacement plutôt que de simplement manger plus. Ils devraient être conduits en Israël, en Thaïlande ou en Islande. Le tilapia est un poisson d’eaux chaudes, aussi l’Islande peut paraître un mauvais choix; cependant l’Islande, du fait de son activité géothermique, dispose de lacs d’eau chaude qui pourraient convenir à ce poisson. L’autre intérêt est que, au cas où des poissons s’échapperaient accidentellement, ils ne survivraient pas dans l’eau froide environnante de sorte qu’il n’y a, selon le Pr. Maclean, aucun risque de dissémination du poisson génétiquement modifié. En outre, il travaille à rendre le poisson stérile afin d’éviter tout risque de croisement avec des variétés sauvages qui pourraient altérer la population naturelle.
Des évasions de poissons d’élevage dans le milieu naturel en Ecosse ont suscité des inquiétudes. La stérilité est déterminée dans le poisson en bloquant la production de l’hormone responsable de la formation des gonades; ceci peut être obtenu en insérant dans l’ADN du poisson une séquence inversée du gène responsable de la production de cette hormone, une technique connue sous le terme “d’anti-sens”.
Les tilapia d’élevage ont souvent une maturité sexuelle précoce et produisent de grandes quantités de petits poissons, ce qui n’est pas l’objectif visé par les aquaculteurs. Ce problème peut être évité avec la variété stérile; si l’on veut utiliser un de ces poissons pour la reproduction, il suffit de lui injecter de l’hormone et il devient fertile. Pour le Pr. Maclean, le principal attrait de cette technique n’est pas de produire des poissons plus grands, mais des poissons de taille standard dans un délai plus court. Si l’on peut élever un tilapia en 12 mois au lieu de 18 mois ce sera une grande amélioration de la productivité.
Il convient de noter que d’autres chercheurs sont plus prudents et préconisent une meilleure évaluation des risques, notamment de dissémination génétique.


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