Notice

  • Bibliomer n° : 5 - Mars 1999
  • Thème : 5 - Consommation et marchés
  • Sous-thème : 5 - 2 Offre marchés
  • Notice n° : 1999-0475

Saumon Atlantique : prospection du marché asiatique

Atlantic salmon : prospects in Asian markets

Lem A.

Fishery Industry Office, FIIU, FAO, Rome

Infofish International, 1998-04, n° 2, p. 15-18 - Texte en Anglais


Analyse

L’essor mondial de l’aquaculture de salmonidés
Un des plus grands succès de l’aquaculture moderne est le développement de l’élevage intensif des saumons en cages, qui a produit plus de 750 000 t en 1997, dont près de 80% de la seule espèce Salmo salar ou saumon Atlantique. C’est ainsi que la Norvège, le Royaume-Uni et l’Irlande ont pu connaître un développement spectaculaire de leur secteur aquacole, avec respectivement 316 000 t, 100 000 t et 15 000 t de saumon Atlantique en 1997. Dans le reste du monde, d’autres pays comme le Chili (120000 t), le Canada (43 000 t), le Japon (25 000 t), les Etats-Unis (15 000 t), l’Australie (5 000 t) et la Nouvelle Zélande (5000 t), ont développé l’élevage de plusieurs espèces de saumons, pour un total de 250 000 t en 1997.
L’élevage de la truite de mer Onchorynchus mykiss qui était pratiqué auparavant essentiellement au Danemark et en Finlande est en augmentation récente avec la montée en puissance depuis 5 ans du Chili et de la Norvège. En 1997, la production mondiale de truite de mer a dépassé 110 000 t.
Après l’échec, pour des raisons de coûts de production trop élevés, de la plupart des tentatives de pratiquer l’élevage des saumons dans des installations à terre, la production est désormais totalement réalisée en mer dans des cages flottantes, dans des sites abrités ou en pleine mer. Les tonnages de saumons et truites élevés en mer sont maintenant très proches de ceux débarqués par la pêche.
Tandis qu’initialement la consommation de saumon Atlantique était réservée aux marchés américain et européen, l’Asie est maintenant le marché cible pour les développements à venir de la filière salmonicole mondiale.
L’industrie norvégienne est dans une situation difficile avec:
- un marché domestique limité de 4,5 millions d’habitants
- une non appartenance à l’Union Européenne qui la rend vulnérable face aux accusations de dumping des pays membres
- des droits de douanes exorbitants sur le marché américain, en vertu d’une loi protégeant les industries émergentes aux Etats-Unis.
Un accord a été conclu en 1997 entre la Norvège et l’Union Européenne visant à limiter à 10% par an l’augmentation des exportations norvégiennes et à respecter un prix minimum.
Les seuls marchés qui apparaissent libres sont ceux de l’Asie et de l’Europe de l’Est. Le Norwegian Seafood Export Council (NSEC) a annoncé fin 1998 qu’il allait dépenser 24 millions de dollars en promotion pour le saumon, dont 7 millions en Europe et 3,5 millions rien que sur le Japon.
Présence du saumon d’élevage sur les marchés asiatiques
Le Japon est déjà le plus gros marché mondial pour le saumon, avec plus de 500 000 t par an, dont la moitié est importée. Le saumon d’élevage a remporté un grand succès sur le marché du frais, en particulier pour les restaurants spécialisés en sushi et sashimi. Des avions cargo approvisionnent chaque semaine le Japon en saumon Atlantique frais norvégien (40 000 t en 1997). La Norvège est concurrencée sur ce marché par l’Australie et la Nouvelle Zélande, tandis que le Chili est plus spécialisé sur les produits congelés
(90 000 t de truites et de saumons en 1997).
La Chine est le deuxième marché cible pour les producteurs norvégiens, mais reste beaucoup plus modeste car il s’agit d’un marché très protégé, bien que le taux de taxes à l’importation soit passé récemment de 35% à 23% pour le saumon entier. Les importations de saumon en Chine se font maintenant directement, sans passer nécessairement par Hong Kong. La consommation de produits aquatiques est importante en Chine, surtout dans les provinces côtières, et l’aquaculture chinoise qui est la plus forte au monde ne produit pas de salmonidés. L’augmentation du niveau de vie de la population est un facteur favorable pour accroître la demande de saumon, surtout dans la restauration. Près de 8 000 t de saumon norvégien ont été importées en Chine (y compris Hong Kong) en 1997.
Taiwan est aussi un marché important pour le saumon Atlantique d’élevage, avec près de 12000 t en 1997, dont plus de la moitié en provenance de Norvège. Le développement des grands supermarchés de style européen à Taiwan contribue à l’accroissement de la demande pour le saumon et la truite. Les autres marchés émergents sont Singapour et la Corée du Sud. La forte communauté chinoise de Singapour consomme de plus en plus de saumon, et les exportations de Norvège ont atteint 1 500 t en 1997.
Les premières conséquences de la crise asiatique de l'été 1998 sur le marché du saumon d’élevage
Sur le marché japonais, en raison de la faiblesse du Yen et de l’atonie économique, la demande en saumon a été très ralentie en 1998. Cependant, à partir du mois d’octobre, les ventes ont repris et les importations de Norvège et de Russie ont augmenté de près de 20% par rapport à l’an passé. La forte baisse des débarquements de saumon de pêche au Japon à la fin de 1998 a sans doute favorisé le recours aux importations.
En Chine, tandis que les exportations norvégiennes de produits de la mer ont chuté de près de moitié en 1998 par rapport à 1997, les quantités de saumon sont restées stables et n’ont pas été affectées par les mesures de restriction des importations.
En revanche, la crise économique a fortement réduit les importations de la Corée du Sud, d’autant plus qu’un programme de développement de la salmoniculture commence à produire ses effets avec 200 t en 1997 et un objectif annuel de production de 20 000 t en 2002.
D’une manière générale, le saumon Atlantique d’élevage, fourni essentiellement par l’aquaculture, est de plus en plus apprécié par les marchés asiatiques et en particulier japonais, qui le préfèrent aux espèces de pêche (saumon Pink). C’est pourquoi il a bien résisté à la crise asiatique, tandis que l’année 1998 s’est révélée catastrophique sur le plan financier pour les pêcheurs de saumon de l’Alaska.
Parallèlement à celui du saumon, le marché de la truite de mer se développe avec comme atout principal un coût de production inférieur, qui lui permet de concurrencer encore plus directement le saumon sauvage non seulement au Japon, mais aussi aux Etats Unis et en Europe, tout en échappant aux mesures de restriction appliquées aux importations de saumon d’élevage.
Analyse réalisée par : Paquotte P. / OFIMER


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