Notice
Isolement d'une fraction acide à partir d'un hydrolysat de poisson présentant une activité biologique similaire à la calcitonine
Isolation of an acid fraction from a fish protein hydrolysate with a calcitonin-gene-related-peptide-like biological activity
Fouchereau-Péron M., Duvail L., Michel C., Gildberg A., Batista I., Le Gal Y.
Biotechnology and Applied Biochemistry, 1999, Vol. 29, (Pt 1), p. 87-92 - Texte en Anglais
à commander à : INIST-CNRS
Analyse
Les hydrolysats de poisson sont aujourd'hui utilisés dans de nombreux domaines : nutrition animale (lactoremplaceurs), nutrition humaine (arômes, sauces de poisson), cosmétique, diététique... Par ailleurs, plusieurs travaux ont montré l'existence de peptides à activité biologique au sein de ces hydrolysats. L'étude de ces peptides est susceptible de fournir des pistes de valorisation pour les co-produits de la pêche.
Le travail décrit dans l'article de Fouchereau-Péron et al. concerne la recherche de deux peptides dans plusieurs hydrolysats enzymatiques obtenus à partir de crevettes ou de poissons. Le premier, la calcitonine, est un peptide essentiellement impliqué dans le métabolisme du calcium. Ses propriétés ont permis son utilisation pour le traitement de l'ostéoporose et de la maladie de Paget (hyperplasie osseuse). Le second, le CGRP (Calcitonin-gene-related-peptide-like), est un neuropeptide synthétisé essentiellement par le tissu nerveux et contrôle un nombre important de fonctions physiologiques :
vasodilatation, baisse de la sécrétion gastrique acide, contraction cardiaque...
Les hydrolysats étudiés dans ce travail sont obtenus par voie enzymatique à partir de sardines, de morue ou de têtes de crevette. Les enzymes assurant l'hydrolyse sont soit endogènes (morue), soit exogènes (alcalase, société Novo Nordisk).
La recherche des deux peptides calcitonine et CGRP se fait par deux techniques : l'une basée sur l'affinité d'anticorps pour ces peptides (dosage radio-immunologique RIA), l'autre basée sur l'affinité des peptides pour leurs récepteurs spécifiques (dosage radio-récepteur RRA).
Les résultats obtenus montrent que les hydrolysats de sardine et de crevettes sont positifs pour le RIA calcitonine et CGRP. En revanche, aucune réactivité n'est détectée pour la calcitonine en RRA. Par contre, plusieurs extraits des hydrolysats de crevette ou de sardine sont positifs pour le CGRP en dosage RRA. Les auteurs concluent donc à l'existence de peptides type CGRP dans les hydrolysats.
Comme nous l'avons évoqué précédemment, le CGRP contrôle certains points de la sécrétion gastrique. Des travaux publiés ont rapporté l'effet stimulant d'hydrolysats de poisson sur la digestion stomacale. Ainsi la détection de peptides CGRP rapporté ici tendrait à confirmer les effets physiologiques constatés par d'autres travaux.
En conclusion, l'article de Fouchereau-Péron et al. montre que les hydrolysats enzymatiques de poisson sont susceptibles de contenir des peptides à activité biologique, et que les potentialités d'application de ces peptides sont prometteuses notamment pour le développement de nouveaux agents thérapeutiques.
De plus, d'un point de vue nutritionnel, la caractérisation de fractions actives dans les hydrolysats permet la mise au point de nouveaux produits issus des co-produits de la pêche, ainsi que la recherche d'allégations supplémentaires particulièrement pour la diététique-santé, secteur en plein essor (cf. actualité sur les oméga-3).
Ainsi, ce type d'étude doit favoriser à terme l'essor d'une valorisation plus importante du poisson et de ses co-produits, à l'instar des réalisations effectuées dans les filières de la viande, des oeufs et du lait.
Analyse réalisée par : Roy P. / IFREMER
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