Notice

  • Bibliomer n° : 3 - Septembre 1998
  • Thème : 3 - Qualité
  • Sous-thème : 3 - 5 Méthodes analytiques générales
  • Notice n° : 1998-0254

Détection des aliments congelés irradiés par le test en comète de l'ADN : essai interlaboratoire

Detection of irradiated frozen food with the DNA comet assay : interlaboratory test

Cerda H.

Journal of the Science of Food and Agriculture, 1998, n° 76, p. 435-442 - Texte en Anglais


Analyse

L’irradiation des aliments par radiation ionisante est habituellement réalisée avec des électrons de très haute énergie d’un accélérateur (généralement 10 MeV) ou avec des rayonnements gamma d’une source radioactive (Co60 ou Cs137). Les radiations ionisantes entraînent des dégâts au niveau de l’ADN des cellules (par exemple des coupures dans les brins d’ADN), ce qui peut être utilisé pour détecter les aliments irradiés. Actuellement, le test en comète est largement utilisé lors des études sur les cellules animales (recherche sur le cancer et études toxicologiques) et également pour les études de toxicité sur les cellules végétales.
Dans le test en comète, l’analyse de l’ADN endommagé est réalisée sur des cellules individualisées. Un aliquote de la suspension cellulaire est mélangé à une solution d’agarose, puis disposé sur une lame microscopique. Un détergent est utilisé pour rompre les membranes cellulaires (lyse) et un faible champ électrique est ensuite appliqué afin de faire migrer l’ADN sur la coupe d’agarose (électrophorèse). Les cellules irradiées ont une comète avec une grande queue, alors que les cellules non irradiées ne montrent pas de queue (ADN avec peu ou pas de coupures).
Cette méthode a été modifiée pour être appliquée à des aliments irradiés. Le tampon de lyse et les conditions électrophorétiques ont été choisis de telle sorte que la longueur de la queue de la comète d’une cellule irradiée soit le double de celle d’une cellule non irradiée. En effet, dans un aliment, qu’il soit irradié ou non, l’ADN se dégrade du fait de la mort cellulaire et également des procédés de congélation. La silhouette de la comète est notée afin de déterminer la dose d’irradiation : à 1 kGy, la comète a une largeur uniforme et lorsque la dose augmente, la queue est de plus en plus large, et pour des doses entre 5 et 10 kGy, la queue peut même être séparée de la tête.
Ce test a été utilisé lors d’une étude précédente sur du poulet irradié et congelé. Les résultats de ce test (temps de réalisation de moins d’une heure) ont été bons, à la fois pour la détection et pour l’estimation de la dose de radiations, et étaient similaires à ceux obtenus avec la méthode chimique du dosage de l’hydrocarbone (temps de réalisation d’environ 3 jours).
Cette article livre le résultat d’un test interlaboratoire (dans neuf laboratoires différents) réalisé sur le porc et le poulet irradiés à des doses de 0 à 5 kGy sur une épaisseur inférieure à 3 cm. Des échantillons de moelle de poulet ont été pris comme référence.
Un total de 162 échantillons ont été envoyés pour l’analyse. Les résultats de 148 échantillons sont rapportés ici, et sur ces 148 échantillons, 138 ont été correctement identifiés. Six laboratoires ont réussi à identifier tous les échantillons. Dans le groupe des échantillons irradiés, 99 sur 106 ont été détectés de façon correcte. Les laboratoires ayant échoué à l’identification ont montré un manque d’expérience dans cette technique.
L’évaluation de la taille et de la forme de la comète doit prendre en compte, en particulier pour l’évaluation de la dose d’irradiation, la dégradation naturelle (enzymatique) de l’ADN dépendant des conditions d’entreposage (temps/température entre l’abattage et la congélation). La présence de nombreuses cellules montrant un état de dégradation avancée de l’ADN peut être le fait de mauvaises conditions d’entreposage, et de ce fait, ce test en comète pourrait être utilisé pour vérifier l’état de fraîcheur du poulet et de la viande de porc. Des étapes de congélation/décongélation produisent une fragmentation importante de l’ADN qui ne peut toutefois être confondue avec celle due à l’irradiation, donnant une fragmentation homogène. Dans le cas limite où toutes les cellules montrent un ADN dégradé, on ne peut alors pas déterminer si l’échantillon a été irradié ou non. Du fait de cette possibilité (extrême), ce test ne peut pas être utilisé seul pour détecter les aliments irradiés, mais il peut être utilisé dans le «screening» car il est rapide, simple et peu coûteux.
Analyse réalisée par : Verrez-Bagnis V. / IFREMER


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