Notice
Huile minérale dans les conserves
Mineral oil material in canned foods
Grob K., Huber M., Boderieus U., Bronz M.
Official Food Control Authority of the Canton of Zürich (Kantonales Labor), PO Box, CH-8030 Zürich
Food Additives and Contaminants, 1997, Vol. 14 (1), p. 82-88 - Texte en Anglais
Analyse
Beaucoup de produits alimentaires sont contaminés par des huiles minérales. Les plus importantes sources de contamination sont les sacs de jute et de sisal (les fibres sont traitées par immersion dans l'huile avant d'être filées), les boites en carton ou en plastique, l'encre d'impression ou les lubrifiants. Les concentrations dépassent fréquemment 100 mg/kg et peuvent même parfois approcher les 10 g/kg. Mais dans un certain nombre de produits, les concentrations en huile minérale n'atteignent jamais les 5 mg/kg. Toutefois, en analysant les huiles d'olive dans les conserves, les auteurs de l'article (du laboratoire de contrôle du canton de Zürich) ont noté des concentrations 100 fois supérieures.
La Food and Drug Administration (FDA) des Etats-Unis met la limite de la contamination par des huiles lubrifiantes (huiles H1) à 10 mg/kg. Un projet de la Communauté Européenne (25 juillet 1990) propose de limiter les paraffines hydrogénées de qualité alimentaire à 3 mg/kg et les paraffines non hydrogénées à 0.3 mg/kg. Les autorités de contrôle suisses tolèrent généralement jusqu'à 100 mg/kg d'huile minérale dans les produits alimentaires.
L'étude est réalisée sur des conserves de thon, de sardines, d'anchois ou de pieuvre dans l'huile (principalement l'huile d'olive) en utilisant la technique LC-LC-GC-FID. La première colonne LC permet d'isoler les hydrocarbures venant de l'huile ou du poisson en éliminant aussi le squalène présent dans l'huile d'olive à des concentrations supérieures à plusieurs g/kg, la seconde colonne LC permet de sélectionner les hydrocarbunes saturés en éliminant les oléfines interférantes. L'étude est également réalisée sur l'huile d'olive en conserve et sur des conserves de légumes.
Les auteurs font la preuve que la contamination est due principalement aux huiles de lubrification utilisées dans la confection des boites de conserves.
En ce qui concerne les produits de la mer en conserve, l'interprétation des résultats est compliquée du fait que les produits de la mer contiennent des matières grasses minérales de même composition que l'huile de contamination. Il est estimé que l'introduction moyenne d'huile minérale dans l'huile de couverture est d'environ 100 mg/kg et dans les produits de la mer de 10 à 15 mg/kg. La limite de la FDA à 10 mg/kg est toujours dépassée dans l'huile ainsi que dans la moitié des échantillons de produits de la mer. La contamination est dans ce cas systématique et non pas accidentelle.
Dans le cas du rejet des échantillons dépassant la limite indiquée par les autorités suisses (100 mg/kg), les producteurs ne nient pas l'utilisation d'huile minérale, mais notent qu'ils ont utilisé une huile de lubrification de qualité alimentaire.
Analyse réalisée par : Verrez-Bagnis V. / IFREMER