Notice
Poisson et mercure en Guyane
Anon.
Cahiers de Nutrition et de Diététique, 1997, Vol. 32 (4), p. 213
Analyse
Une étude* récente fait le point sur la contamination environnementale par le mercure en Guyane et sur son origine.
L'augmentation des activités d'orpaillage depuis les années 1980 d'une part, la biotransformation du mercure sous sa forme la plus toxique, le méthylmercure, et de sa concentration dans la chaîne alimentaire en particulier chez les poissons d'autre part, peut faire craindre que certains groupes de population dont l'alimentation dépend essentiellement des produits de la pêche aient atteints des niveaux d'imprégnation proches des seuils toxiques.
11 centres de maternités ont été choisis et le dosage du mercure total dans les cheveux a été fait au centre de toxicologie du Québec par spectrométrie d'absorption atomique.
Le niveau moyen d'imprégnation par le mercure dans le cheveu de l'échantillon retenu (2,3 µg/g chez les adultes, si l'on exclut les amérindiens) est comparable à ce que l'on observe dans les pays développés dont l'alimentation comporte une consommation régulière de poissons (Japon, Australie, etc...).
Le niveau observé est corrélé linéairement au nombre de repas hebdomadaires de poissons, surtout les poissons d'eau douce et dans certaines communautés du Maroni, près de 80% des enfants ont des niveaux de mercure dans le cheveu supérieurs à 10µg/g. Plusieurs investigations complémentaires sont envisagées.
* Imprégnation de la population guyanaise par le mercure : niveaux et sources d'exposition Cordier S., Grasmick C., Paquier-Passelaigue M., Mandereau L., Weber J.P., Jouan M.Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire, Avril 1997, n° 1 4, p. 213
Analyse réalisée par : Léglise M. / IFREMER