Notice
Apport de l'électrophorèse à l'identification d'algues rouges (Gracilaria sp.) à usage alimentaire
Fleurence J.*, Guyader O.
* Laboratoire de Biologie Marine, Faculté des Sciences et Techniques, BP 92208 44322 Nantes cedex 3 ; Tél : 02.51.12.56.60 ; Fax : 02.51.12.56.68 ; E-mail : Joel.Fleurence@isomer.univ-nantes.fr
Sciences des Aliments, 1995, n° 15, p. 43-48
Analyse
Les algues rouges du genre Gracilaria sont exploitées par l'industrie des colloïdes pour la production d'agar, additif (E 406) employé pour ses propriétés gélifiantes dans la formulation de produits alimentaires.
Trois espèces sont principalement utilisées, Gracilaria verrucosa, Gracilaria follifera et Gracilaria compressa.
Ces espèces relativement proches, quant à leur aspect morphologique, fournissent des qualités d'agar différentes.
Par ailleurs, seule l'espèce G. verrucosa (ogo-nori) est autorisée en France pour une utilisation en alimentation humaine directe en tant que légume de la mer.
Dans ce contexte industriel et réglementaire, il s'est avéré opportun de développer une méthode rapide d'identification des gracilaires et qui soit facilement transférable à un laboratoire de contrôle de la qualité.
L'analyse en électrophorèse (PAGE SDS) du profil protéique des algues concernées est proposée comme méthode de caractérisation des espèces.
Cette analyse est précédée d'une procédure simplifiée d'extraction des protéines basée sur l'agitation du lyophilisat algal dans un milieu hypoosmotique (Eau déminéralisée) et en présence d'ultra-sons. Le rendement de récupération des protéines est a peu près équivalent d'une espèce à l'autre. L'analyse des fractions protéiques ainsi obtenues met en évidence des profils caractéristiques des algues G. compressa, G. follifera et G. verrucosa.
Le profil de G.compressa se distingue de celui des deux autres par la présence de deux bandes spécifiques d'un poids moléculaire apparent supérieur à 100 000 et de trois bandes d'un poids moléculaire apparent de 42 000, 34 000 et 24 000. Celui de G. follifera se différencie par la présence de deux bandes spécifiques d'un poids moléculaire apparent supérieur à 100 000 et d'un poids moléculaire apparent de 26 400. Le profil de G. verrucosa ne présente pas, quant à lui, de bandes spécifiques.
La confirmation de ces résultats par une étude inter laboratoires devrait permettre la proposition d'une méthode standardisée pour la diagnose des gracilaires présentant un intérêt industriel ou commercial.
Néanmoins cette étude montre principalement que l'électrophorèse, méthode fréquemment utilisée pour l'identification des variétés végétales, est potentiellement applicable à la caractérisation des espèces algales.
Analyse réalisée par : Fleurence J. / IFREMER