Notice
Valorisation des co-produits de l'industrie des colloïdes
Algorythme, 1994, n° 15, mai-juin, p. 2
Analyse
Plus de 90 % des macroalgues transformées en France sont exploitées pour leurs hydrocolloïdes : alginates, carraghénanes, agar. Ceux-ci sont utilisés pour leurs propriétés fonctionnelles (gélifiantes, épaississantes, stabilisantes).
L'industrie de production des colloïdes génère d'importantes quantités de co-produits liquides ou solides.
Les effluents liquides : sont les jus de formolation et surtout les jus acides de lixiviation. Ces effluents contiennent : des sels minéraux, des acides aminés, de l'iode, du mannitol et certains polysaccharides (les fucanes notamment).
En France 50 000 à 60 000 tonnes d'algues fraîches fournissent environ 800 000 m3 de jus de lixiviation et 200 000 m3 de jus de formolation.
Dans le procédé d'extraction de l'alginate le jus de formolation est riche en chlorure et en mannitol.
Le jus de lixiviation (qui contient environ 9 g de matière sèche par litre) a une teneur importante en matière minérale dans la matière sèche : des composés sulfatés 50 % , du sodium 15 %, de l'iode 1,1 %. De plus tous les oligo-éléments essentiels à la vie y sont présents. Il existe aussi de nombreux autres éléments : acides aminés, polysaccharides etc. mais aucun ne se trouve à des teneurs suffisantes pour en rentabiliser la récupération. Tous partent en station d'épuration.
Les effluents solides : compte tenu de leurs teneurs en matière organique ces co-produits paraissent plus faciles à valoriser.
L'industrie de l'agar : les co-produits obtenus sont fortement contaminés par des produits étrangers et leur utilisation se cantonne à l'amendement organique.
L'Industrie des carraghénanes : les co-produits contiennent environ 70 % de fibres totales dont 40% de fibres solubles et 30 % insolubles. Compte tenu du procédé de récupération, ils sont mélangés à de fortes proportions de terres filtrantes, de sorte que les possibilités de valorisation s'en trouvent réduites.
L'Industrie des alginates : les boues cellulosiques récupérées à partir des 14 300 tonnes de Laminaria digitata traitées représentent plusieurs dizaines de milliers de tonnes de produits par an. Une partie est déshydratée et valorisée, le reste est utilisé principalement comme amendement organique. Les boues cellulosiques contiennent de l'ordre de 55 % de fibres alimentaires dont 70 % sont insolubles et 30 % solubles. Elles pourraient être mises en valeur dans le cadre de nouveaux ingrédients, notamment en diététique pour GMS.
Un programme européen a démarré depuis 1993 pour évaluer les propriétés technologiques et nutritionnelles de cette nouvelle source de fibres alimentaires.
Analyse réalisée par : CEVA
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