Notice

  • Bibliomer n° : 4 - Septembre 1992
  • Thème : 3 - Qualité
  • Sous-thème : 3 - 2 Nutrition
  • Notice n° : 1992-0078

Les acides gras phospholipidiques membranaires au cours de l'effort physique de longue durée avec ou sans apport nutritionnel d'huile de poisson

Leger C.L.*, Guezennec C.Y., Hassani N.K., Satabin P.

* Institut de Biologie, boulevard Henry IV, 34000 Montpellier

Cahiers de Nutrition et de Diététique, 1992, Vol. XXVII (2), p. 82-89


Analyse

Dans la pratique sportive, seul le rôle énergétique des acides gras alimentaires a généralement retenu l'intérêt des chercheurs, des médecins et des diététiciens.
L'étude examine le rôle membranaire (structural ) des acides gras polyinsaturés. Les recherches ont porté sur deux acides gras polyinsaturés de la famille de l'acide linolénique (ou n-3), les acides eicosapentaénoïque et docosahexaénoïque (20 : 5 n-3 et 22 : 6 n-3) en abrégé EPA et DHA apportés sous la forme d'huile de poissons (Max EPA). Une partie du travail est réalisé avec des volontaires humains entraînés recevant 10 gélules/j. d'huile de poissons (équivalent à 1,8 g d'EPA et 1,2 g de DHA) ou 10 gélules placebo. L'autre partie du travail est réalisée sur rat au repos ou soumis à un effort endurant, recevant un régime témoin ou un régime supplémenté en huile de poissons.
Les résultats sont les suivants: chez les volontaires recevant une supplémentation EPA - DHA on constate : la suppression de la diminution de la déformabilité érythrocytaire au cours de l'effort, une augmentation de la VO2 max, de la puissance maximale et une diminution de la saturation du sang en O2 en données cumulées mesurées pendant l'épreuve d'endurance.
L'effet dépresseur de l'effort physique sur l'acide arachidonique (-12%) des phospholipides érythrocytaires est totalement supprimé avec la supplémentation. Enfin la prise d'EPA-DHA augmente le taux de lactate sanguin au cours de l'effort. Chez les rats, le profil des acides gras phospholipidiques du muscle Soleus est perturbé par l'effort d'endurance. Sans apport d'huile de poissons le rapport acide gras / phosphore lipidique baisse de 50%. Dans le cas de l'acide arachidonique la diminution est plus importante encore. D'une façon plus générale la supplémentation EPA-DHA diminue les effets de l'effort : la perte des acides gras n-3 est supprimée, celle des acides gras n-6 est atténuée.
L'ensemble des résultats suggère un effet bénéfique de l'huile de poissons au cours de l'effort d'endurance mais les auteurs souhaitent conforter ces conclusions par de nouvelles expériences sur l'homme et sur le modèle rat. Ils proposent plusieurs actions possibles, non exclusives entre elles, attribuables à la supplémentation EPA -DHA :
(1) une action accrue des dérivés oxygénés des acides gras n-3 membranaires ;
(2) une action stabilisatrice sur les structures membranaires du muscle squelettique ;
(3) une action protectrice contre la rigidification érythrocytaire consécutive à l'effort, et
(4) une augmentation de la sensibilité aux catécholamines responsables d'une élévation bénéfique de la glycogénolyse.


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