Notice

Le poisson est un aliment - L'indice FAO du prix des produits aquatiques

Fish Is Food - The FAO's Fish Price Index

Tvetera* S., Asche F., Bellemare M.F., Smith M.D., Guttormsen A.G., Lem A., Lien K., Vannuccini S.

* CENTRUM Catolica Graduate School of Business, Pontificia Universidad Catolica del Peru , Lima, Peru ; E-mail: stveteras@pucp.pe

PLoS ONE, 2012, Vol. 7 (5), p. 1-10 - Texte en Anglais

Adresse internet : ftp://ftp.fao.org/FI/DOCUMENT/globe/fishisfood.pdf


Résumé

Les prix des denrées alimentaires ont atteint un record absolu en février 2011 et étaient encore fin 2011 presque 2,5 fois plus élevés qu'en 2000.
Bien que trois milliards d'habitants dans le monde utilisent des produits aquatiques comme source importante de protéines animales, la FAO, qui suit les prix des principales catégories de produits alimentaires, n'avait pas encore intégré les produits aquatiques dans ce suivi. Un travail a donc été mené pour combler ce déficit en développant un indice agrégé des prix des produits aquatiques qui puisse aider à mieux comprendre les crises alimentaires et servir à les prévenir.
L'article détaille la méthode retenue du point de vue du choix de l'indice comme de la nature des données utilisées et de leur périmètre. L'indice du prix du " poisson " (IPP) a été construit à partir des statistiques du commerce extérieur de l'UE, du Japon et des Etats-Unis qui représentent ensemble une large fraction des importations globales de produits aquatiques. Les données de ces pays sont facilement actualisables à partir des données douanières et peuvent ainsi fournir un proxy pour les prix des productions domestiques qui sont plus difficilement accessibles dans de nombreuses régions, ou coûteuses à actualiser de manière exhaustive.
L'analyse préalable effectuée sur le degré d'exposition à la concurrence dans différents pays a confirmé la vraisemblance de l'hypothèse de dépendance des prix des productions nationales vis-à-vis des échanges extérieurs. Les espèces et produits qui participent au calcul de l'indice global IPP comprennent l'ensemble des poissons et des crustacés, frais et congelés.
Des calculs d'indices intermédiaires ont été effectués au niveau le plus désagrégé en termes de nomenclature produit, de mode de production pêche ou aquaculture, et de régions de provenance (Afrique, Asie, Europe, Amérique du Nord, Océanie et Amérique du Sud), soit un total de 608 catégories d'importations de produits aquatiques. L'IPP est finalement calculé et actualisé à partir de ces catégories prédéfinies, lesquelles vont permettre en retour de créer des sous indices IPP, par groupes d'espèces (poissons blancs, saumon, crevette, poissons pélagiques hors thon, thon), par mode de production, par grandes régions... L'indice base 100 a été calculé à partir de la moyenne de référence 2002-2004 comme pour l'ensemble des indices de prix FAO.
La discussion porte ensuite sur certains résultats obtenus lors de l'étude. Celle-ci a permis de confirmer l'intégration croissante du marché des produits aquatiques au cours des vingt dernières années, laquelle se traduit par des mouvements de prix plus uniformes sur la période 2000-2010, par rapport à la décennie précédente.
Au niveau global, l'IPP apparaît moins volatil et moins orienté à la hausse que d'autres indices de prix comme ceux des huiles, des céréales ou des produits laitiers, l'indice relatif aux produits d'élevage terrestre occupant une position intermédiaire.
Un tel résultat peut être mis en relation avec le développement de l'aquaculture qui a eu pour effet, à la fois d'infléchir l'augmentation des prix induite par la raréfaction des ressources issues de la pêche, et de stabiliser les prix au moyen d'un mode de production plus contrôlé. Cette relation est particulièrement vérifiée à l'échelle de l'Asie qui est la région qui a connu le plus fort développement aquacole et aussi la région pour laquelle l'augmentation des prix des produits aquatiques a été la moins prononcée.