Notice

Prévalence et proposition pour une gestion efficace du risque ciguatera sur le marché aux poissons de Nouméa, Nouvelle-Calédonie (Pacifique Sud)

Prevalence and proposal for cost-effective management of the ciguatera risk in the Noumea fish market, New Caledonia (South Pacific)

Clua* E., Brena P.F., Lecasble C., Ghnassia R., Chauvet C.

*Secretariat of the Pacific Community (SPC), CRISP Programme, BP D5, 95 Promenade Roger Laroque, 98848 Noumea, Nouvelle Caledonie, France ; Tél. : +687.265471 ; Fax : +687.263818 ; E-mail : ericc@spc.int

Toxicon, 2011, Vol. 58 (6-7), p. 591-601 - Texte en Anglais

à commander à : l'auteur, l'éditeur ou à l'INIST


Résumé

L'empoisonnement ciguatérique par consommation de poissons (CFP ou ciguatera fish poisoning) est une intoxication fréquente associée à la consommation de poissons de récif, qui constitue un enjeu crucial pour la santé publique dans de nombreux pays. La complexité de son épidémiologie est responsable de la mauvaise gestion du risque dans les marchés de poissons tropicaux.
Les auteurs ont utilisé l'exemple du marché aux poissons de Nouméa en Nouvelle-Calédonie pour développer une méthodologie efficace d'évaluation du risque de CFP. Ils ont dans un premier temps utilisé les rapports publiés et les connaissances d'experts locaux pour définir une liste d'espèces locales potentiellement toxiques, classées selon leur potentiel ciguatoxique. Ensuite sur la base de deux enquêtes d'un mois chacune, réalisées sur le marché au cours des hivers 2008 et 2009, ils ont calculé le ratio consolidé de la biomasse d'espèces potentiellement toxiques vs la biomasse totale de poissons vendus sur le marché.
La prévalence des espèces à risque ciguatérique majeur sur le marché était de 16,1 % en 2008 et de 18,9 % en 2009. Les espèces concernées étaient les mérou (serranidés), thazard (scombridés), vivaneau (lutjanidés), barracuda (sphyaraenidés), empereur (lethrinidés) et napoléon (labridés).
La taille (âge) des poissons joue également un rôle crucial dans le risque ciguatoxique potentiel.
Selon les propositions de seuils de taille moyenne pour les espèces à haut risque, fournis par des experts, les auteurs ont aussi été en mesure d'évaluer le risque supplémentaire induit par la vente de certains poissons de grande taille. Les données recueillies ont permis d'élaborer une proposition efficace pour améliorer la gestion du risque CFP sur les marchés calédoniens.
Toutefois, pour mettre en oeuvre un règlement visant à interdire certaines espèces et tailles particulières sur le marché avec un impact économique acceptable, il faudra améliorer l'expertise d'identification des poissons effectuée par les contrôleurs et, idéalement, solliciter l'engagement des détaillants.