Notice

Etude sur la rémunération de la biomasse des stocks reproducteurs

Study on the remuneration of spawning stock biomass

Salz* P., Buisman E., Soma K., Frost H., Accadia P., Prellezo R.

* Pavel Salz, Achterburg 9, 2641 LA Pijnacker, The Netherlands ; Tél. : +31.1536.98145 ; E-mail : p.salz@framian.nl

Rapport, 2010 - Texte en Anglais

Adresse internet : http://ec.europa.eu/fisheries/documentation/studies/remuneration_of_the_spawning_stock_biomass_en.pdf


Résumé

Les stocks de poissons sont une ressource naturelle renouvelable. Leur exploitation génère des avantages pour la société sous forme monétaire ou alimentaire. Une gestion rationnelle de la pêche devrait maintenir ces stocks à un niveau durable suffisamment élevé et promouvoir une exploitation économique efficace évitant les investissements excessifs et leurs conséquences indésirables.

Des captures plus importantes pourraient être réalisées à long terme si les stocks de poissons étaient en mesure de se restituer. Cette récupération n'est possible que si la pression de pêche (captures) est réduite à court terme. Cette baisse des captures entraîne évidemment des bénéfices plus faibles pour les flottes de pêche, ce qui peut être considéré comme un investissement sur l'avenir, amorti ultérieurement par la hausse de production.

Cette étude présente une analyse quantitative des interactions entre flottes de pêche, stocks de poisson et mesures de gestion. Un modèle mathématique (FISHRENT) a été développé à cet effet. Il est basé sur des données statistiques réelles pour la période 2005-2007 et génère des simulations sur 15 à 25 ans.

Ce modèle est un outil pour l'exploration des 14 scénarios conçus pour l'étude. Six scénarios reflètent différents régimes de gestion, basés sur des restrictions de captures, d'effort de pêche... Deux scénarios évaluent les conséquences de différents taux d'actualisation, c'est à dire différentes manières de rendre compte des avantages obtenus dans un lointain futur. Un scénario suppose que les coûts de gestion des pêches soient pris en charge par les producteurs et évalue les conséquences d'un régime de recouvrement des coûts. Enfin, quatre scénarios analysent l'augmentation des avantages liées à l'élimination complète de la surcapacité des flottes de pêche.

Le modèle et les 14 scénarios sont appliqués à 7 pêcheries européennes, représentant la variabilité du secteur et 20 % de la production. Ces pêcheries diffèrent en termes de taille des navires, de type d'engins, de régions exploitées, d'espèces et de régime de gestion.

Quelques conclusions de l'étude :

- Dans une pêcherie multi-espèces, où différentes flottes exploitent simultanément plusieurs stocks de poissons, il est peu probable que tous les stocks puissent être exploités à leur niveau potentiel maximum. Permettre à un stock de croître peut entraîner des effets néfastes sur d'autres stocks voire même leur épuisement.
- L'élimination instantanée de la surcapacité de pêche ne conduit pas à des bénéfices nettement supérieurs à son élimination progressive et à la poursuite des mesures de gestion existantes, en supposant qu'elles soient entièrement mises en œuvre.
- Les pêcheries non gérées à accès libre ne sont pas durables et produisent peu d'avantages pour la société.
- Une simulation de la reconstitution des stocks et d'élimination des surcapacités sur les 7 pêcheries a été réalisée. Celles-ci généraient en 2005-2007 un bénéfice net de 212 millions d'€/an avec ~7400 navires. Dans le scénario de base, les bénéfices totaux de ces pêcheries augmenteraient à 1 milliard d'€/an si la flotte était réduite à 5 700 navires. Par conséquent, le bénéfice net par navire augmenterait de 520 %.

Suivant les hypothèses retenues, les scénarios montrent que les performances économiques des pêcheries européennes, à analyser au cas par cas, pourraient être fortement augmentées.