Notice

Étude de l'alimentation totale française 2 (EAT 2) Tome 1 : Contaminants inorganiques, minéraux, polluants organiques persistants, mycotoxines, phyto-estrogènes Tome 2 : Résidus de pesticides, additifs, acrylamide, hydrocarbures aromatiques polycycliques

Anses

Rapports, 2011

Adresse internet : http://www.anses.fr/PMEC007901.htm


Résumé

L'Etude de l'alimentation totale française (EAT) vise à évaluer l'exposition alimentaire des populations sur le long terme pour des substances chimiques d'intérêt en termes de sécurité sanitaire.

Une première étude de l'alimentation totale (EAT1) avait été réalisée entre 2000 et 2004 par l'INRA et l'AFSSA. Elle avait permis de dresser un bilan de l'exposition de la population (adultes et enfants) à 30 substances (contaminants inorganiques et minéraux, ainsi que mycotoxines).

En 2006, l'AFSSA s'est autosaisie pour lancer une seconde étude (EAT2) portant sur 445 substances. EAT2 a été réalisée entre 2006 et 2010 sur 20 000 produits alimentaires représentant 90 % de la consommation française.

Les 20 000 produits alimentaires ont été analysés après avoir été préparés tels que consommés . Les 445 substances analysées appartenaient aux catégories suivantes : contaminants inorganiques et minéraux, mycotoxines, pesticides, contaminants issus des activités humaines (dioxines, furanes, PCB, composés perfluorés, retardateurs de flamme bromés), phytoestrogènes, additifs et composés néoformés.

Un croisement de près de 250 000 résultats d'analyses avec les données sur les habitudes alimentaires issues de l'étude INCA2 a permis d'estimer l'exposition de la population (adultes et enfants de 3 à 17 ans).

Les conclusions classent les substances en trois catégories :
- Risque pouvant être écarté : pas de dépassement de la Valeur Toxicologique de Référence (VTR), pas de risque d'inadéquation d'apport nutritionnel par rapport aux besoins,
- Risque ne pouvant pas être écarté : dépassement de la VTR, risque d'inadéquation d'apport nutritionnel par rapport aux besoins, ou dépassement de la limite de sécurité,
- Impossibilité de conclure : absence de VTR ou de besoin défini, données analytiques insuffisantes ou caractérisation de l'exposition insuffisante.

Du point de vue toxicologique, pour 85 % des substances évaluées, le risque peut être écarté pour la population générale. Cependant, 15 % des substances évaluées sont classées comme présentant un risque ne pouvant être écarté pour certains groupes de consommateurs :
- plomb,
- cadmium (augmentation des teneurs et expositions par rapport à l'EAT1, principaux contributeurs : céréales et pommes de terre),
- arsenic inorganique (crustacés, mollusques et poissons sont des contributeurs),
- aluminium, méthylmercure (contributeurs majeurs : poissons comme le thon),
- dioxines et PCB (réduction des teneurs et des expositions depuis les précédentes évaluations - contributeurs importants : poissons gras),
- sulfites,
- deoxynivalénol et ses dérivés (augmentation des teneurs et expositions par rapport à l'EAT1, principaux contributeurs : pain, pâtisserie, pâtes),
- acrylamide (diminution des teneurs et des expositions par rapport à l'évaluation de 2005, principaux contributeurs : frites, café et biscuits)
- diméthoate (uniquement pour les très forts consommateurs de cerises).

L'ANSES précise que ces résultats sont en ligne avec ceux trouvés par d'autres instances d'évaluation et qu'il est nécessaire de poursuivre les efforts pour réduire les expositions.
Du point de vue nutritionnel, des risques d'excès d'apports ont été identifiés pour certaines catégories de la population concernant le sodium, le zinc et le cuivre.

Des risques d'apports insuffisants ont été identifiés pour certaines catégories de la population concernant le zinc, le sélénium, le cuivre, le calcium, le fer et le magnésium.
L'ANSES conclut de manière générale que les résultats d'EAT2 témoignent d'un bon niveau de maîtrise sanitaire et mettent en évidence des baisses de teneurs (certains pesticides, PCB) prouvant l'efficacité des mesures mises en œuvre.

Les résultats confortent également les recommandations de consommation existantes en matière de diversification de l'alimentation.