Notice

" Vaccination " des crevettes contre les pathogènes viraux : phénoménologie et mécanismes sous jacents

" Vaccination " of shrimp against viral pathogens: Phenomenology and underlying mechanisms

Johnson* K.N., van Hulten M.C.W., Barnes A.C.

* School of Integrative Biology, University of Queensland, St Lucia 4072, Brisbane, Australia ; Tel.: +61.7.33651.358 ; Fax : +61.7.33651.655 ; E-mail : karynj@uq.edu.au

Vaccine, 2008, Vol. 26 (38), p. 4885-4892 - Texte en Anglais

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Résumé

L'industrie liée à la crevetticulture génère plus de 10 milliards de dollards chaque année. Toutefois, dans les années 90, il a été estimé qu'environ 40 % de la production mondiale de crevettes a été perdue à cause de maladies dues majoritairement à des virus. Les principaux virus impliqués sont : le virus du syndrome des points blancs, le virus de la tête jaune, le virus du syndrome de Taura, le virus de la nécrose hypodermique et hématopoïétique infectieuse et le baculovirus spécifique de Penaeus monodon. La capacité à vacciner les crevettes et les autres crustacés contre ces maladies virales spécifiques est donc de toute 1ère importance pour l'économie et la biosécurité.
Les vertébrés supérieurs, incluant les hommes, ont une immunité adaptative leur permettant de se " souvenir " spécifiquement des pathogènes auxquels ils ont été exposés et de répondre plus efficacement lors de prochaines rencontres, formant ainsi la base de la vaccination. Le fait que les invertébrés ne possèdent pas un tel système immunitaire a été largement accepté. Toutefois, il existe un ensemble de preuves semblant mettre en évidence une immunité spécifique des crustacés, incluant la crevette, mais il n'est pas clair que la moindre " mémoire " soit provoquée.
Malgré le nombre croissant d'essais expérimentaux de vaccins publiés, le fait que l'amélioration de la survie observée après une " vaccination " soit le résultat d'une vraie protection impliquant la destruction du pathogène et une défense ultérieure contre la ré-infection reste obscur. Une autre hypothèse pourrait être qu'une exposition antérieure aux pathogènes viraux ou à leurs composants provoquerait une réponse permettant à la crevette de " contrôler " l'infection virale, afin qu'elle ne lui soit pas mortelle.
Cette synthèse explore les différents mécanismes et le phénomène d'immunité antivirale de la crevette ainsi que son impact sur des stratégies potentielles de vaccinations en crevetticulture, stratégies par voie orale dépendant fortement de la compréhension des mécanismes de protection sous-jacents.