Notice

Avis du Groupe Scientifique sur la santé et le bien-être des animaux du 11 septembre 2008 relatif à une demande de la Commission européenne sur les aspects bien-être animal dans les systèmes d'élevage des truites (Question n°: EFSA-Q-2006-147)

Scientific Opinion of the Panel on Animal Health and Animal Welfare on a request from the European Commission on the Animal welfare aspects of husbandry systems for farmed trout

The EFSA Journal, 2008, Vol. 796, p. 1-22 - Texte en Anglais

Adresse internet : http://www.efsa.europa.eu/en/efsajournal/pub/796.htm


Résumé

L'avis de l'EFSA concerne les deux principales espèces de " truites " élevées en Europe : la truite arc-en-ciel (Oncorhynchus mykiss) et la truite d'Europe (ou truite fario si elle est élevée en mer, Salmo trutta). Les facteurs influant sur le bien-être des truites d'élevage sont les suivants : facteurs abiotiques (interactions du non-vivant sur le vivant dans un écosystème, ex. la température) et biotiques (interactions du vivant sur le vivant), alimentation, méthodes d'élevage, génétique, maladies et leurs mesures de maîtrise.
La qualité de l'eau est un facteur important, mais qui dépend d'autres facteurs interagissant entre eux. La truite est capable de s'adapter à une gamme de facteurs environnementaux externes. Une fois leur capacité d'adaptation dépassée, les truites peuvent souffrir de perturbations physiologiques ou pathologiques. Lorsque cela a été possible, les niveaux de tolérance ont été indiqués dans l'avis pour les différents facteurs abiotiques.
Les effets sur le bien-être causés par les interactions entre eux d'individus d'une même espèce ou d'espèces différentes ont été étudiés. La prédation est une problématique d'importance dans de nombreux systèmes d'élevage, mais il n'y a pas de données systématiques disponibles sur l'ampleur du problème. Des stratégies alternatives de maîtrise de la prédation efficaces et légales sont requises. L'agression intra-spécifique peut avoir un impact sur le bien-être, causant par exemple des dommages aux nageoires et un accès réduit à l'alimentation.
La densité d'empoissonnement influence le bien-être, mais son effet est conjugué avec d'autres variables comme la qualité de l'eau et le comportement des poissons. Par conséquent, il est difficile de définir des lignes directrices claires pour à la fois les densités minimales et maximales. La surveillance de l'état du poisson devrait être considérée comme une option préférable.
La truite d'élevage est presque exclusivement nourrie par de l'alimentation commerciale et des problèmes peuvent apparaître suite à des changements dans les formulations ou à un mauvais entreposage des aliments. Bien que les différentes méthodes d'alimentation aient chacune des avantages et des inconvénients, il n'y a pas d'indication claire sur leurs effets positifs ou négatifs sur le bien-être des truites.
Les truites sont des animaux poïkilothermes (à " sang froid ", température corporelle variable) et subissent naturellement des périodes d'inappétence. La période durant laquelle les aliments peuvent être supprimés, pour des raisons d'élevage, sans affecter le bien-être des poissons, est liée à la taille du poisson, à ses réserves lipidiques, à son stade de vie et à la température, et il est impossible de spécifier une simple durée maximale acceptable pour la privation alimentaire.
Les méthodes d'élevage et de gestion sont centrales pour le maintien de la santé, du bien-être et de la productivité. Les poissons sont manipulés pour de multiples raisons pendant leur cycle de production, cependant c'est une pratique classique d'élevage qui n'a pas été sujette à des publications scientifiques. Il est recommandé que la fréquence et la durée des manipulations soient minimisées et que les truites soient exposées à l'air aussi peu que possible.
La sélection génétique pour la résistance aux maladies endémiques constitue un bénéfice sur le plan du bien-être animal. La santé et les maladies sont une problématique majeure pour l'industrie de la truite en Europe. Il y a peu de collecte systématique de données, à l'exception des maladies notifiables. Les maladies endémiques liées aux pratiques de gestion ont souvent plus d'impact sur le bien-être que les maladies notifiables actuelles.
Une problématique importante est le manque de médicaments vétérinaires disponibles. Les vaccins ont des impacts positifs sur le bien-être des truites, cependant, ils sont actuellement disponibles seulement pour un petit nombre de maladies. De plus, les méthodes d'administration et la toxicité inhérente de certains médicaments et vaccins peuvent induire des effets négatifs sur le bien-être.
En conclusion, aucune différence majeure relative au bien-être en général n'a été trouvée entre les différents systèmes de production utilisés pour chaque stade de vie de la truite. Cependant, pour un même stade, les différents systèmes de production peuvent engendrer différents risques. Les mesures destinées à améliorer le bien-être devraient s'adapter aux différents systèmes de production et prendre en considération les exigences spécifiques de chaque de stade de vie de la truite.
Un membre du groupe a émis une opinion minoritaire considérant que l'avis et le rapport scientifique associé n'était pas complets et demandant à ce que ces documents soient complétés d'informations plus générales sur le bien-être des poissons, leur fonctionnement biologique et leur élevage.