Notice

Etude comparative des coefficients de conversion utilisés pour estimer le poids vif des captures des flottilles de pêche de l'Union

Caillard B., Borel G., Merrien C.*

* (Cofrepêche), Ifremer, station de Lorient ; Tél : 02.97.87.38.27 ; Fax : 02.97.87.38.36 ; E-mail : Claude.Merrien@ifremer.fr

Rapport interne, 1996-12, n° BC 96/90, p. 1-121

Adresse internet : http://www.ifremer.fr/docelec/doc/1996/rapport-1640.pdf


Analyse

L’actualité nous incite à rendre accessible cette étude sur les coefficients de conversion réalisée en 1996, qui reste d’actualité, aucune harmonisation des coefficients de conversion à l’échelle européenne n’ayant été menée..
Les coefficients de conversion permettent d’estimer l'équivalent poids vif des captures réalisées par les navires de pêche. Cette unité est la seule utilisée pour l'établissement des statistiques de prises, et sert donc notamment au suivi de la consommation des quotas et aux estimations de l'état des populations exploitées.
Les auteurs ont observé les processus de collecte, de validation et d’estimation des prises en équivalent poids vif dans trois Etats membres utilisant des méthodes voisines basées sur les données de vente : le Danemark, la France et le Royaume Uni. Les informations contenues dans les journaux de bord (logbooks) ne sont utilisées le plus souvent qu'à des fins de contrôle des données de vente. En l'absence de ces dernières, les informations inscrites dans les logbooks figurent telles quelles dans la base de données des captures. L'équivalent poids vif des captures est estimé en récupérant la donnée présentation (mode de conservation et de parage des captures exemple congelé ou frais, vidé ou en filet) dans les déclarations de vente et en multipliant cette donnée par un coefficient de conversion propre. Des problèmes apparaissent quand le navire vend sa production à l'étranger ou déclare ses captures dans les eaux des autres états membres puisque dans ce cas, les coefficients de conversion du pays hôte sont utilisés La couverture des systèmes statistiques apparaît satisfaisante dans les trois pays. En France et au Royaume Uni, les captures des navires artisans ne vendant pas sous criée constituent l'exception.
Depuis l'origine des coefficients de conversion, en 1945 au Danemark et à la fin des années 1960 en France, pratiquement aucune révision n'a été entreprise. De plus, les coefficients ont été semble-t-il empruntés à d'autres pays et ne reposent donc pas sur les résultats d'un travail scientifique propre à l'Etat membre. Au Royaume Uni, le MAFF a entrepris des travaux de révision qui ont abouti à l'intégration vers la fin des années 80 de coefficients de conversion estimés à partir d'expérimentations scientifiques. Une étude rapide de l'origine des coefficients de conversion dans les autres Etats membres indique que l'origine de ceux-ci est tout aussi lointaine et complexe que les coefficients de conversion français ou danois.
Afin de repérer les coefficients de conversion les plus sensibles, les présentations les plus courantes au débarquement ont été étudiées. La confrontation des statistiques des trois Etats a montré que la forme éviscérée prédomine très largement dans les débarquements d’espèces soumises à quotas. Cependant, au Royaume Uni, les baudroies et les langoustines peuvent être débarquées en quantités significatives sous formes de queues. Pour ce qui est des produits plus élaborés, les formes étêtées ne représentent plus qu'une fraction minime des captures, et la fabrication de filets à bord de navires usines ne concernent plus que quelques unités. Les coefficients de conversion utilisés pour les filets ont cependant une importance sensible puisque les navires usines fréquentent les eaux de Pays avec lesquels l'Union européenne a des accords de pêche (Norvège) et ou un contrôle strict des captures est obligatoire.
Une base de donnée contenant les coefficients de conversion de tous les Etats membres permet de comparer les valeurs et de noter des différences sensibles, notamment pour des espèces comme la baudroie, le cabillaud, le merlan, le lieu noir ou l'églefin. Partant du principe que les méthodes d'éviscération sont pratiquement identiques et que les pays exploitent les mêmes stocks, des propositions d'harmonisation des coefficients ont été faites sur la base des informations scientifiques disponibles, et des valeurs ont été proposées pour application immédiate, sachant qu'une révision devra être entreprise au cours des prochaines années.
Une méthode de révision des coefficients de conversion est proposée dans ce rapport. L’harmonisation des coefficients de conversion pour tous les états membres est rendue nécessaire par le fait que les flottilles européennes exploitent les mêmes stocks. Dans un contexte de ressources partagées, il est nécessaire d’annuler les écarts d’estimation des captures entre Etats membres afin de diminuer les incertitudes d’évaluation des stocks utilisés pour l’établissement des quotas.
Analyse réalisée par : Merrien C. / IFREMER