Notice

La coquille Saint-Jacques en Bretagne

La coquille Saint-Jacques en Bretagne

Fifas S.

Ifremer, Département Ressources Halieutiques, Brest ; Tél : 02.98.22.43.78 ; Fax : 02.98.22.46.53 ; E-mail : spyros.fifas@ifremer.fr

Rapport, 2004-09, p. 1-14

Adresse internet : http://envlit.ifremer.fr/content/download/64839/461476/version/1/file/20041207Coquille_Saint_Jacques_Bretagne.pdf


Résumé

Ce document synthétise la biologie de la coquille Saint-Jacques (croissance, alimentation, reproduction, déplacements), les pêcheries et engins de pêche, la réglementation, ainsi que les suivis scientifiques de l'Ifremer sur les différents gisements sur ce coquillage. Il fait l'historique du développement de la coquille et de sa pêche sur les côtes bretonnes, retrace l'évolution de l'activité coquillère et présente ses perspectives.
La coquille Saint-Jacques de la façade Atlantique et de la Manche se concentre principalement dans la bande côtière (fonds de 10 à 60 m). Les gisements les plus étendus géographiquement sont rencontrés en Manche Est (baie de Seine) ; les densités les plus fortes d'Europe sont observées en baie de Saint-Brieuc, et la rade de Brest est le premier gisement ayant atteint des densités significatives au nord de la Loire.
Les débarquements sont caractérisés par des fluctuations inter-annuelles marquées, liées aux fortes fluctuations du recrutement. En baie de Saint-Brieuc, depuis les années 1990, les débarquements varient entre 2 500 et 6 800 t, en Manche Est entre 3 000 et 10 000 t. Les productions à Brest sont de l'ordre de 200 à 400 t depuis dix ans, mais, néanmoins, en nette augmentation par rapport aux années 1970 et 80.
La réglementation communautaire porte sur les tailles minimales au débarquement. A l'échelle nationale, ces mesures sont complétées par une saison de pêche (1/10 15/05), l'interdiction de décorticage à bord des navires et un maillage des anneaux des dragues de 92 mm. Au niveau régional, chaque gisement a ses propres règles : la taille minimale peut être plus forte (10,2 cm en baie de Saint-Brieuc, baie de Saint-Malo ou 10,5 cm en rade de Brest). Dans la baie de Saint-Brieuc un quota de pêche global (TAC) est proposé chaque année en fonction des résultats de la campagne d'évaluation du stock menée par l'Ifremer, et des horaires stricts de pêche sont établis. En rade de Brest, il n'y a pas de quota global, mais il peut y avoir des rotations des zones de pêche en fonction des semis aquacoles. En baie de Seine, il y a des quotas de pêche journaliers et par homme. Au niveau national, les différents gisements sont gérés par des systèmes de licences de pêche spécifiques, gérés par les CLPM ou CRPM concernés
Les stocks de coquilles Saint-Jacques en Bretagne Nord, notamment le gisement majeur de la baie de Saint-Brieuc sont régulièrement évalués. Actuellement, la capacité de capture des stocks bretons continue à se développer grâce aux progrès de l'informatique à bord. Alors qu'auparavant la capacité de capture augmentait à plus de 10% par an (12 à 14% en baie de Saint-Brieuc) en fonction de la puissance motrice et du système de subvention de la flotte, elle doit croître actuellement à près de 2,5 à 3% par an, malgré la stabilisation de la puissance motrice par les mesures réglementaires. De ce fait, même si les mesures biologiques de gestion semblent bien adaptées, la surexploitation économique est déjà largement atteinte.
La rade de Brest a longtemps été le principal gisement dans la région. Après un effondrement dans les années 1960 et 70, son potentiel de production allait croissant depuis plusieurs années grâce aux facteurs climatiques et aux apports de l'aquaculture extensive. Même si le chiffre d'affaires généré par son exploitation se révèle inférieur à celui des praires, il s'agit d'une ressource localement vitale. L'accident environnemental ASP handicape l'économie maritime locale, surtout pour les navires possédant les moyens de capture les plus modestes.