Notice

Les algues alimentaires : freins et motivations . II - Perception par les consommateurs

Marfaing H.*, Laurent P.

* CEVA, Presqu'île de Pen Lan, BP 3, L'Armor-Pleubian, 22610 Pleubian ; Tél : 02.96.22.93.50

La Lettre Scientifique de l'Institut Français pour la Nutrition, 2002-04, n° 86, p. 6-10

à commander à : INIST-CNRS


Résumé

L’univers de la mer bénéficie d’une image globalement très positive auprès des consommateurs car elle évoque les vacances, le soleil, la liberté, ... mais également un réservoir de produits alimentaires (97%), qui plus est, bons pour la santé (96%). Elle est perçue comme étant de nature à améliorer la vie sur terre. La mer est un univers impliquant, puisque 90% des interviewés se sentent concernés.
Les algues suscitent fort rationnellement un intérêt : ce sont des produits naturels pour 93% des gens et bons pour la santé pour 88%. Elles sont perçues comme faisant naturellement partie de l’alimentation de demain ; pour 52% elles sont jugées incontournables. Les algues provoquent une motivation émotionnelle forte car elles représentent un des fondements de l’univers maritime : sans les algues, il ne peut y avoir de vie sous-marine, elles représentent le poumon de la mer. Elles bénéficient donc de toute l’aura positive de la mer.
Selon l’étude quantitative, 30% des interviewés ont déjà eu l’occasion de consommer des algues. On notera que cette consommation s’est faite majoritairement au restaurant. De plus, 86% seraient prêts à essayer chez des amis : les algues ont besoin de cautions pour inciter les consommateurs à faire le premier pas.
La consommation d’algues alimentaires en Asie est d’environ 6 millions de tonnes et elle a quasiment doublé au cours des dix dernières années. La forte croissance de la cuisine japonaise en France est de nature à faire connaître les algues alimentaires en France.
Les consommateurs ont une vision inquiétante des algues : elles appartiennent aux profondeurs de la mer qui sont sources d’inquiétudes, parfois très fortes. Cette inquiétude viscérale constitue sans doute un des freins majeurs à la consommation directe.
La mer est un univers très fragile. Malgré son immensité, la mer peut être victime du manque de respect et de conscience de l’homme. Les exemples récents des naufrages de l’Erika et du Prestige et de ses conséquences sur l’environnement marin sont là pour le rappeler. La mer est un univers que l’homme doit respecter pour 100% des interviewés.
Les algues ont aujourd’hui un problème d’image majeur : elles ne sont pas considérées comme des produits alimentaires. En tant que produit alimentaire, elles bénéficient d’une faible notoriété et d’une distribution confidentielle. Les algues alimentaires sont considérées aujourd’hui comme un produit folklorique et cher. La consommation est marginale et la totalité du chiffre d’affaires du marché des produits alimentaires de base ou contenant des algues (hors PAI) reste faible : à peine quelques dizaines de millions de francs pour le marché français.