Notice

Etudes sur la détermination et la validation de l'âge des poissons marins : les espèces profondes vivent-elles plus longtemps ?

Age determination and validation studies of marine fishes : do deep-dwellers live longer ?

Cailliet G.M.*, Andrews A.H., Burton E.J., Watters D.L., Kline D.E., Ferry-Graham L.A.

* Moss Landing Marine Laboratories, 8272 Moss Landing Road, Moss Landing, CA 95039, USA ; Tél : +1.831.632.4432 ; Fax : +1.831.632.4403 ; E-mail : cailliet@mlml.calstate.edu

Experimental Gerontology, 2001, n° 36, p. 739-764 - Texte en Anglais


Résumé

La détermination de l’âge des poissons de pêche profonde est reconnue difficile; ces poissons paraissent avoir par ailleurs une longue durée de vie. Les techniques de détermination de l’âge pour un poisson individuel comprennent l’analyse des zones de croissance des vertèbres, des rayons de nageoires et des épines, d’autres structures du squelette et des otolithes, ces derniers étant couramment utilisés. La croissance des poissons d’eaux profondes étant plus lente que celle des poissons de faible profondeur, les zones de croissance sont plus fines et donc plus difficile à lire. De tels problèmes rendent indispensable une validation des mesures si l’on veut réaliser des études de l’âge et de la croissance précises et utilisables pour la gestion des stocks. Les techniques de validation de l’âge comprennent:
1) la recapture de poissons marqués, souvent combinée avec l’injection d’oxytetracycline et l’analyse des zones de croissance dans les structures osseuses;
2) l’analyse des zones de croissances sur des échantillonnages de poissons prélevés à toutes les saisons.
Ces deux techniques ont fait leurs preuves, cependant elles nécessitent de récolter un grand nombre d’échantillons, ce qui est plus difficile et plus coûteux à réaliser pour les poissons de pêche profonde.
3) Une technique radiométrique, qui met en oeuvre des mesures très fines de radioactivité de certains éléments présents dans les otolithes.
Les auteurs résument des travaux antérieurs utilisant ces trois techniques et présentent les résultats des mesures qu’ils ont réalisées par la méthode radiométrique sur des espèces d’eaux profondes faisant l’objet de capture en phase de développement. Les résultats portent sur des sébastes de la famille des Scorpaenidae, pêchés au large de la Californie. L’analyse des résultats montre que pour ces poissons, la longévité augmente de façon exponentielle en fonction de la profondeur à laquelle ils vivent. La raison de cette longévité n’est pas clairement établie; elle peut être liée à différents facteurs environnementaux: basses températures, pressions élevées, faible éclairement, faible quantité d’oxygène, qui agissent sur le métabolisme, ou encore une meilleure protection contre les phénomènes d’oxydation (dommages causés par la formation de radicaux libres).