Notice

Isolation de collagène à partir de résidus de poisson - peau, arêtes et nageoires

Isolation of collagen from fish waste material - skin, bone and fins

Nagai T.*, Suzuki N.

* National Fisheries University, Shimonoseki, Yamaguchi 759-6595, Japan ; Tél : 81.832.86.5111, extn. 407 ; E-mail : machin@agr.kyushu-u.ac.jp

Food Chemistry, 2000, n° 68, p. 277-281 - Texte en Anglais


Analyse

La quantité de produits rejetés par les industries agroalimentaires augmente annuellement. De nombreux travaux dans le monde portent sur l’utilisation de ces ressources nouvelles. Les Japonais sont très consommateurs de poisson et la quantité de sous produits générés est importante. Le collagène entre en grande partie dans la composition de ces sous produits et peut être utilisé comme source alternative au collagène issu des animaux terrestres. Son utilisation intervient dans différentes industries telles que agroalimentaire, la cosmétique ou le biomédical.
Cet article présente les propriétés physiques (thermostabilité) et les rendements d’extraction du collagène de poisson obtenu à partir de différentes matières premières (peau, arête, nageoire).
Extraction
Les sous produits sont tout d’abord lavés en milieu légèrement alcalin.
Le collagène est extrait de la peau par solubilisation successive en milieu acide faible. La solution est centrifugée et le collagène récupéré par précipitation par addition de sel à pH neutre. Le précipité est récupéré, remis en suspension, dialysé puis lyophilisé.
Les arêtes sont décalcifiées en milieu EDTA durant plusieurs jours, dégraissées, puis subissent un traitement identique à celui décrit pour les peaux.
Le collagène des nageoires est extrait également en milieu acide faible. Les parties insolubles des nageoires sont ensuite lavées à l’eau distillée, et décalcifiées en présence d’EDTA. Une nouvelle extraction en milieu acide est ensuite réalisée.
Résultats et discussion
Le collagène de peau est préparé à partir de bar, de maquereau, espagnol et de chabot. Le rendement est d’environ 50 % en poids sec pour l’ensemble des espèces testées. Une analyse par électrophorèse SDS Page montre que les collagènes de bar et maquereau contiennent trois sous unités (1, 2, 3), alors que le collagène de chabot n’en contient qu’une. La température de dénaturation a été déterminée par mesure de viscosité. Les valeurs obtenues sont de 10 °C inférieures à celle observée pour le collagène de porc (environ 26°C pour le poisson contre 37°C pour le porc). Ceci est en accord avec la littérature puisqu’il a été montré que la température de dénaturation du collagène est fonction du milieu dans lequel vivent les individus. Ceci est en particulier dû à la présence en quantité plus ou moins importante d’hydroxyproline, acide aminé caractéristique du collagène.
Le taux de récupération du collagène au niveau des arêtes est important. Les rendements en poids sec sont les suivants: listao, 42.3%; bar du japon, 40.7%; ayu, 53.6%; renko, 40.1%; maquereau, 43.5%. Les chaînes de ce produit ont une structure primaire très voisine de celle du collagène de porc. Sa température de dénaturation est de 29.5-30°C.
La teneur en collagène acido-soluble de la nageoire caudale du bar du japon est très faible (5.2%). Cependant, après traitement à l’EDTA, le pourcentage de récupération atteint 36.4%. Ce collagène est composé de trois chaînes , , et présente peu de liaisons inter et intra chaînes. La température de dénaturation est 28-29 °C.
Conclusion
Les sous produits issus de la transformation du poisson, peau, arêtes, nageoires sont riches en collagène. Leur température de dénaturation est inférieure à celle des animaux terrestres mais pourrait, peut être, être amélioré par modification chimique afin d’augmenter ses potentialités d’utilisation.
Analyse réalisée par : Chopin C. / IFREMER